L'heroic fantasy
L'imaginaire... sans limites ?
L’Heroic fantasy ou le médiéval fantastique est véritablement un genre littéraire à part qui donne une latitude exceptionnelle à son auteur. Avec un solide brin d’imagination, l’auteur vous fera voyager dans des mondes lointains créés de toutes pièces, peuplés d’êtres singuliers, parfois terrifiants. Au milieu des impétueux dragons, il ajouta un soupçon de magie, un fort esprit de camaraderie, un zeste d’amour, et toutes les recettes qui peuvent permettre aux lecteurs et lectrices de s’évader en passant un bon moment. Cette définition un peu réductrice étant posée, le mot « médiéval » est important et nécessite de bien se documenter. L’auteur bien connu de Games of Thrones, George R. R. Martin, nous le rappelle assez justement ; il s’est notamment inspiré de La Vie dans un château médiéval de Frances et Joseph Gies afin de donner un cadre précis à ses ouvrages. Le maître-mot est donc bien l’imagination, mais on se doit, en tant qu’auteur, de respecter certains codes. Ce sont en quelque sorte des piliers sur lesquels s’épanouit l’imaginaire.
Si le style médiéval fantastique est bien connu de nos voisins anglo-saxons, les Français ont tardé à l’apprécier. Il a certainement fallu des adaptations cinématographiques de qualité Le Seigneur des anneaux, la saga Harry Potter, et plus récemment Game of Thrones pour le mettre pleinement sur le devant de la scène. Pourtant, depuis 1980, ce genre tentait déjà de s’imposer en France, porté par des maisons d’édition de qualité que je me garderai bien de citer ici pour ne fâcher personne. Pour ma part, j’ai découvert cette littérature en lisant des auteurs comme David Gemmell (écrivain britannique) et Mathieu Gaborit (écrivain français), preuve que la guerre de Cent Ans est bien révolue dans mon esprit. Par la suite, j’ai lu Tolkien et bien d’autres ouvrages comme ceux de Terry Goodkind (cycle de L'Épée de vérité), Michael John Moorcock (Le Cycle d'Elric). La légendaire épée « Stormbringer », habitée par une entité divine, aux desseins obscurs, a largement inspiré une singulière lame qui figure dans le « Masque du Voyageur ».
Un genre parfois décrié
Que dire du style ?
Comme dans tous les genres, on trouve du bon et du moins bon. Ce qui m’émeut encore en tant qu’auteur, c’est le regard biaisé que portent certains lecteurs sur la fantasy, considérant qu’elle n’est pas en mesure de délivrer un message fort, crédible, suffisamment puissant pour bouleverser les cœurs. En forçant le trait, il serait plus valorisant d’écrire des romans de vie, des ouvrages historiques ou politiques, des thrillers… Pourtant, nos héros endurent souvent les pires souffrances, se battent, se révoltent, vivent. Malgré tout, intangibles références, ils ne peuvent complètement émouvoir. La force de l’imaginaire devient dès lors une faiblesse. Avec ce raccourci, malheureusement, on oublie souvent qu’il existe une histoire dans l’histoire, parfois fort bouleversante, que j’illustre avec une anecdote qui m’a particulièrement touchée : en 1976, la vie de David Gemmell bascule. Il apprend qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale. L’écriture sera pour lui une échappatoire. Inspiré comme jamais, décidé à se battre contre cette maladie qui le ronge, il rédigera une première version qui deviendra un peu plus tard un best-seller : Légende. Cette forteresse, assaillie par une incommensurable armée qui s’étend jusqu’à l’horizon, fait référence à sa propre situation face au cancer. L’auteur incarne ce bastion « Dros Delnoch » tentant de résister à l’implacable maladie qui l’assaille. Fort heureusement, le diagnostic des docteurs se révélera erroné, et ce sera le début d’une prolifique carrière pour ce fabuleux auteur qui comblera de bonheur de nombreux lecteurs. Bien sûr, ce n’est qu’un exemple. Je ne détaillerai pas ici l’histoire de la talentueuse J. K. Rowling, connue de tous et de toutes, ainsi que celle de J. R. R. Tolkien qui écrivit Le Seigneur des anneaux dans un contexte bien particulier, sur fond de guerre.
Mon classement dans ce genre littéraire :
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Le Seigneur des anneaux, John Ronald Reuel Tolkien ;
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Légende, David Gemmell ;
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Cycle Elric, Michael John Moorcock ;
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Cycle Conan, Robert E. Howard ;
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Cycle L'Épée de vérité, Terry Goodkind.
Le livre « Le masque du Voyageur » s’inspire respectueusement de ces références tout en essayant d’apporter plusieurs touches de nouveauté. Les mondes s’entremêlent, fiction et réalité se mélangent. Présent et passé se côtoient. L’ouvrage, même s’il revendique fièrement son appartenance à l’heroic fantasy, mélange les genres. C’était déjà particulièrement visible dans le tome II. Ce le sera encore davantage dans le tome III, en cours d’écriture, qui achèvera cette trilogie.