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  • Photo du rédacteurDamien LAUNAY

Astuce écrivain

Il n’est rien moins que / il n’est rien de moins que

À l’origine :

L’usage de ces deux constructions plutôt anciennes (XVIe et XVIIe) peut clairement prêter à confusion.

· Ne … rien moins que :

À l’origine, cette expression pouvait être tantôt positive, tantôt négative (nullement, aucunement), dépendant du contexte.

CNRTL souligne ce point assez clairement :

«Vous lui devez de la reconnaissance, car il n'est rien moins que votre bienfaiteur», il est véritablement votre bienfaiteur.

«Vous pouvez vous dispenser de reconnaissance envers lui, car il n'est rien moins que votre bienfaiteur», il n'est pas du tout votre bienfaiteur`` (Ac. 1835-1935).

· Ne ... rien de moins que :

Cette expression a, quant à elle, une connotation positive.

Rien de moins que : bel et bien.

La clarification de l’Académie française :

En 1935, l’Académie française a souhaité mettre un terme à cette confusion qui frappait même les meilleurs auteurs. Le clivage s’est voulu plus marqué :

« Rien moins que » a conservé son sens historique négatif, équivalent de « nullement ».

« Rien de moins que» a gardé son sens positif, équivalent de « bel est bien ».

Une mauvaise utilisation peut amener à certains quiproquos. Illustration avec l’un de mes auteurs préférés.

· Jules Verne n’est rien de moins que talentueux : Jules Verne est véritablement talentueux (ouf, tout va bien !).

· Jules Verne n’est rien moins que talentueux : Jules Verne n’est nullement talentueux (Ah ? Vous êtes certain. Un jugement un peu dur, voire présomptueux).

Comme le souligne un article d’Antidote, le mieux est peut-être d’éviter d’utiliser ces deux locutions.

Deux moyens mnémotechniques :

Si, malgré ces recommandations, vous tenez absolument à les employer, voici deux moyens mnémotechniques qui peuvent vous éviter la confusion.

1. La formulation la plus longue a un sens positif (ne... rien de moins que)

La formulation la plus courte a, quant à elle, un sens négatif (ne... rien moins que)

2. De (qu’on assimilera à « deux ») moins font plus (- par - = + : on retient ainsi que la formulation (ne... rien de moins que) est positive.

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