1. Un verbe piège :
En langage familier, on dit "*causer à quelqu'un". Cette tournure est à proscrire.
La construction courante est "causer avec quelqu'un" (comme bavarder avec quelqu'un).
Je cause volontiers avec lui (Acad.).
Dans ce contexte (présence de la préposition "avec"), les deux intéressés sont actifs, contrairement au verbe "parler" qui suppose une action unilatérale.
Le Dictionnaire des difficultés de la langue française précise que causer (intransitif / transitif indirect) peut s'employer sans préposition ou avec de, puisque ce verbe a le sens de "converser" :
Ils causent ensemble (Littré).
Ils ont causé de la pluie et du beau temps.
Causer d'affaires, de littérature, de voyages.
Elliptiquement : causer littérature, voyages (Acad.).
2. Référence(s) :
- Jules Verne.
Extrait de Le Superbe Orénoque, paru en 1898.
Résumé : l'histoire touchante d'un jeune homme qui part au cœur du Vénézuéla pour retrouver son père disparu, le colonel de Kermore. Accompagné du sergent Martial, il ne tardera pas à faire la connaissance d'une mission scientifique qui cherche à remonter à la source de l'Orénoque (fleuve d'Amérique du Sud). Ces deux groupes, animés par des desseins différents, décideront néanmoins de faire un bout de chemin ensemble et de naviguer dans ces eaux tumultueuses.
Cet excellent vieillard prit un extrême plaisir à causer avec Jean de Kermor en la langue du pays.
Sources : CNRTL, Larousse.
Les voies de la composition française, manuel pratique de l'art d'écrire, M. Courault.
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