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  • Photo du rédacteurDamien LAUNAY

Madame le maire / Madame la maire / Mairesse

Alors que je procède à quelques corrections sur le troisième tome du Masque du voyageur, le logiciel Antidote met en exergue une erreur qui me surprend. Sans trahir un énorme secret, un des personnages secondaires est le maire d’une petite ville située non loin de la Cité d’Émeraude.

C’est une femme, intimement liée à « spoiler ». Oups, j’ai bien failli déraper.


Bref, je mentionne « Madame le maire » qui me paraît plus logique pour faire référence à ce personnage et limiter ainsi les répétitions. Après tout, « maire » est bien un nom masculin.

Donc, j’exclus « Madame la maire » au risque de m’attirer les foudres.

C’est pourtant cette orthographe qui est suggérée par Antidote.





Lorsqu’on cherche un peu dans Antidote, on finit par comprendre un peu mieux cette logique.

Le logiciel « préconise la féminisation des titres des noms de profession et autres appellations de fonctions lorsqu’il est question d’une femme ». Il suit la recommandation de L’Office québécois de la langue française (OQLF).


Que dit l’Académie française ?


Sur le site, on trouve la position de l’Académie française qui opte pour « Madame le maire ».

Je cite :

« Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler, quelque temps après les élections municipales, que maire est un nom masculin, que la personne qui exerce cette fonction soit un homme ou une femme, et qu’il convient de distinguer le sexe d’une personne qui exerce une fonction du nom qui désigne cette fonction. »


En aparté, la majuscule ne s’impose pas pour « maire » qui est un nom commun.


Ma logique se tient. Au passage, je suis un peu déçu de ne pas retrouver cette occurrence dans l’ouvrage papier :

L’explication tient certainement au fait que l’Académie française a assoupli sa position en 2019 (cf. rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions).

Le choix est finalement donné aux élues.


Et mairesse, alors ?


Il s’agit d’un nom féminin.

Dans Larousse, on trouve deux définitions :

1. Femme du maire.

2. Femme exerçant les fonctions de maire.


Ambigu…

L’autre problème souligné par certains linguistes : le caractère réducteur du suffixe «-esse ».

L’Académie le mentionne dans son rapport du 28 février 2019 sur la féminisation des noms de métier et de fonctions :

Les formes féminines en « -esse » correspondent à un mode ancien de féminisation, très marqué et regardé de ce fait aujourd’hui comme porteur d’une discrimination.


Cette position n’est manifestement pas partagée au Québec :

Valérie Plante est désignée comme la mairesse de Montréal par les habitants.


Il va falloir trancher. Me voilà bien avancé…


Le rapport de l'Académie française


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